Viabilité hivernale : définition, enjeux et stratégies

L’arrivée de l’hiver apporte des conditions météorologiques difficiles qui affectent la sécurité et la fluidité des transports. Dans de nombreuses régions, les routes deviennent glissantes et les chutes de neige perturbent la circulation. Pour faire face à ces défis, un ensemble de stratégies a été mis en place par les autorités compétentes et regroupés sous le nom de viabilité hivernale. Elle vise à assurer le bon fonctionnement des infrastructures de transport malgré les intempéries.

Le terme “viabilité” fait référence à la capacité d’une route à être utilisée efficacement, tandis que “hivernale” indique que ces efforts sont spécifiques à la saison froide. La viabilité hivernale est donc l’ensemble des mesures et actions mises en place pour maintenir les routes et infrastructures de transport en état de fonctionnement pendant l’hiver. Elle vise à garantir que les voies de circulation restent sûres et praticables malgré des conditions météorologiques difficiles comme la neige, le verglas et le gel.

Les objectifs de la viabilité hivernale sont multiples et visent principalement à assurer la sécurité et la fluidité des déplacements en dépit des défis posés par l’hiver. Les principaux buts poursuivis : 

• Assurer la sécurité des usagers : la sécurité des conducteurs, passagers et piétons est primordiale. Les conditions glissantes causées par la neige, le verglas et le gel augmentent considérablement le risque d’accidents. En maintenant les routes sécurisées, on prévient les collisions et les sorties de route, préservant ainsi des vies humaines.
• Maintenir la continuité des services : les services publics, y compris les transports en commun, les secours d’urgence et les infrastructures essentielles, doivent rester opérationnels malgré les intempéries. Garantir cette continuité évite les perturbations majeures dans la vie quotidienne des citoyens et assure le fonctionnement ininterrompu des services vitaux.
• Préserver la fluidité du trafic : Les conditions hivernales peuvent provoquer des embouteillages et des ralentissements. En gardant les routes dégagées et praticables, on facilite le déplacement efficace des véhicules, ce qui réduit les temps de trajet et évite la congestion routière. Face aux caprices de la météo, même le badge télépéage ne suffit plus à préserver la fluidité du trafic ; heureusement, il ne neige pas toute l'année !
• Réduire les impacts économiques : les intempéries peuvent entraîner des retards dans les livraisons de marchandises, affecter les commerces et perturber l’activité économique en général. En minimisant ces impacts, l’objectif est de soutenir l’économie locale et nationale en évitant les pertes financières significatives.
• Protéger les infrastructures : le gel et les cycles de gel-dégel peuvent endommager les routes, les ponts et autres équipements. Des mesures préventives permettent de prolonger toutes les infrastructures routières et, réduisant ainsi les coûts de réparations et de maintenance à long terme.

La viabilité hivernale vise donc à atténuer les effets néfastes de l’hiver sur les transports et les activités quotidiennes, en mettant l’accent sur la sécurité, l’efficacité et la protection des ressources. Afin de mieux comprendre l’importance de ces objectifs, il est important que nous examinions les facteurs qui rendent la mise en place de la viabilité hivernale nécessaire.

La mise en place d’une stratégie de viabilité hivernale est rendue nécessaire par plusieurs facteurs spécifiques liés aux conditions climatiques et environnementales de la saison froide.

Les chutes de neige

Les accumulations de neige sur les routes réduisent l’adhérence des véhicules et peuvent bloquer les voies de circulation, rendant les déplacements difficiles voire impossibles.

La formation de verglas

Le verglas est une fine couche de glace qui se forme sur les surfaces routières, souvent invisibles, ce qui le rend particulièrement dangereux pour les usagers de la route.

Les cycles de gel-dégel

Le gel survient lorsque les températures descendent en dessous de 0°C, provoquant la solidification de l'eau présente sur et dans la chaussée. Les cycles de gel-dégel se produisent lorsque les températures fluctuent autour du point de congélation, entraînant une alternance entre le gel et le dégel de l'eau. Ce phénomène provoque l'expansion et la contraction des matériaux routiers, ce qui peut entraîner la formation de fissures et de nids-de-poule, endommageant ainsi les infrastructures routières.

Les tempêtes de neige et les blizarres

Ils créent des congères, des accumulations de neige soufflée qui obstruent les routes et réduisent la visibilité.

Les embruns routiers

Les embruns routiers sont des projections d'eau, de neige fondue ou de boue soulevées par le passage des véhicules sur des routes mouillées ou enneigées. Ces projections peuvent recouvrir les pare-brise, les phares et les rétroviseurs, réduisant ainsi la visibilité des conducteurs. De plus, elles favorisent l'accumulation de saletés et de substances glissantes sur la chaussée, augmentant le risque de dérapage et d'accidents.

Ces facteurs créent des conditions routières dangereuses et perturbent le fonctionnement normal des transports. C’est la raison pour laquelle comprendre ces facteurs permet d’adapter efficacement les stratégies de viabilité hivernale.

Le but de ces stratégies est d'assurer la sécurité des usagers en éliminant ou en réduisant les dangers liés aux conditions hivernales sur les routes. Elles visent à maintenir les routes praticables en dégageant la neige et en évitant la formation de verglas, ce qui facilite la circulation des véhicules. En améliorant l'adhérence sur la chaussée, ces méthodes réduisent le risque d'accidents et préviennent les perturbations du trafic. Enfin, elles contribuent à garantir la continuité des activités économiques et des services essentiels pendant l'hiver.

Le salage est l’épandage du sel sur les routes pour faire fondre la neige et la glace. Le chlorure de sodium est le sel le plus couramment utilisé. Il abaisse le point de congélation de l’eau, ce qui favorise la fonte de la neige et du verglas. Le salage est une méthode efficace pour prévenir la formation de glace et faciliter le déneigement.

Le déneigement est l’action de retirer la neige accumulée sur les routes et les trottoirs. Cette opération est effectuée à l’aide de véhicules équipés de lames ou de fraises à neige qui repoussent ou soulèvent la neige pour la dégager de la chaussée.

Les barrières à neige sont des structures installées le long des routes pour empêcher l’accumulation de neige sur la chaussée. Elles agissent en bloquant ou en déviant le vent chargé de neige, ce qui réduit la formation de congères sur la route. Ces barrières peuvent être temporaires ou permanentes et sont souvent constituées de matériaux comme le bois, le métal ou des haies végétales.

Le déverglaçage consiste à éliminer la couche de glace formée sur la surface des routes. Cette opération est réalisée en appliquant du sel, du gravier, des produits de déverglaçage portant un label ISO de type 1 ou en utilisant des moyens mécaniques. Le déverglaçage améliore l’adhérence des véhicules et réduit le risque d’accidents.

💡 : Les solutions les plus utilisées pour déverglacer : lechlorure de sodium (sel de voirie) et le chlorure de magnésium. Parmi les solutions écologiques, se trouvent la cendre de bois, les systèmes de chauffage géothermique, le chlorure de calcium et l’acétate de potassium.

Le raclage est une technique utilisée pour enlever les couches compactes de neige ou de glace adhérant à la chaussée. À l’aide de lames spéciales, les engins de raclage grattent la surface de la route pour éliminer les résidus glissants. Cette méthode est souvent utilisée en complément du déneigement et du déverglaçage pour assurer une surface de roulement sécurisée. On distingue plusieurs outils de raclage : le rabot tracté, le rabot poussé, la lame biaise, l’étrave transformable et l’aileron.

Le sablage consiste à épandre du sable ou du gravier fin sur les routes pour améliorer l’adhérence des pneus sur des surfaces glissantes. Le sable augmente la friction entre les pneus et la chaussée, réduisant ainsi le risque de dérapage. Cette méthode est particulièrement utile dans les zones où les températures sont trop basses pour que les produits chimiques de déverglaçage soient efficaces.

Pour obtenir des actualités précises sur la viabilité hivernale de votre région, des sources fiables peuvent être consultées :

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