Les batteries de voiture électrique
Autonomie annoncée (WLTP) et autonomie réelle : quelles différences ?
Avant d’acheter un véhicule électrique, les futurs acquéreurs auront besoin de savoir quelle distance le modèle peut rouler, sans recharge : il s’agit de l’autonomie, qui s’exprime en nombre de kilomètres.
Pour chacun de leur modèle, les constructeurs indiquent un chiffre : c’est l’autonomie annoncée. Elle est définie à partir d’une norme européenne appelée WLTP (qui signifie procédure d'essai mondiale harmonisée pour les véhicules légers). Mais en pratique, l’autonomie WLTP n’est pas l’autonomie réelle des véhicules.
Comment ça fonctionne ? Et quelles sont les différences entre les deux autonomies ?
La norme WLTP, qu’est-ce que c’est ?
Chaque nouvelle voiture électrique mise sur le marché européen est soumise à une procédure de tests qui visent à reproduire le schéma de conduite d’un automobiliste. Et ce, pour permettre d’évaluer la consommation d’énergie du véhicule mais aussi de déterminer combien de kilomètres celui-ci est capable de parcourir sans recharge.
L’homologation WLTP est en vigueur depuis 2018 dans l’Union européenne, en remplacement de l’ancienne norme NEDC (nouveau cycle européen de conduite). Conçue dans les années 1970, celle-ci est considérée comme obsolète car trop éloignée des habitudes de conduite actuelles mais aussi des performances des voitures.
Le cycle WLTP s’applique également pour les véhicules thermiques, afin de mesurer leur consommation de carburant, les rejets de polluants et les émissions de CO2.
Placé sur des bancs à rouleaux pendant 30 minutes, le véhicule suit un circuit de 23 kilomètres qui reproduit des conditions réelles de conduite :
Une vitesse moyenne de 47 km/h, avec une pointe à 131 km/h
Plusieurs phases de variation de vitesse
Un mélange entre une circulation en milieu urbain (52%) et non urbain (48%) : on parle de cycle mixte
Des changements de température (de 14°C à 23°C)
Des temps d’arrêt
À noter aussi que le test WLTP prend en compte les équipements et les options du véhicule (jantes, toit ouvrant, etc.), ces derniers ayant une influence directe sur la consommation d’énergie.
Le WLTP est bien plus efficace que l’ancienne norme NEDC, dans la mesure où il tient compte de toutes les spécificités d’un modèle. Et concernant l’homologation des véhicules thermiques, il répond plus efficacement aux préoccupations climatiques actuelles.
Cette homologation était bien moins proche des conditions réelles d’utilisation que le cycle WLTP, avec notamment :
- Une vitesse moyenne plus faible (34 km/h), et des variations d’allure moins fréquentes
- Plusieurs phases de variation de vitesse
- Une phase de conduite en milieu extra-urbain plus courte
- Une plage de températures moins large
Les constructeurs ont ainsi dû revoir leurs chiffres à la baisse en matière d’autonomie. Des marques ont dû dégrader l’autonomie annoncée de certains de leurs modèles (de plus de 100 kilomètres parfois). Le NEDC avait également tendance à sous-évaluer les émissions de polluants sur les véhicules essence.
Le cycle WLTP est fiable, mais il traduit la réalité d’un parcours “standard”, c’est-à-dire à une vitesse relativement modérée, sur une route sans relief, avec des conditions météo tempérées.
C’est pourquoi l’autonomie WLTP reflète rarement l’autonomie réelle. Sauf si vous roulez exclusivement en ville, et que vous optez pour les meilleures pratiques de l’éco-conduite (certains constructeurs - Renault par exemple - annoncent même des autonomies en cycle urbain supérieur à l’autonomie WLTP).
L’homologation WLTP est entrée pleinement en vigueur au 1er septembre 2018 et s’applique aux modèles de véhicules mis sur le marché pour la première fois à cette date.
L’autonomie réelle, c’est quoi ?
C’est l’autonomie du véhicule lorsqu’il roule en conditions réelles. Elle dépend de multiples facteurs, dont certains sont étroitement liés aux usages mais aussi à la manière de conduire de l’automobiliste.
- La route empruntée : sur l’autoroute, à une vitesse de 130 km/h, la voiture consommera beaucoup plus d’énergie qu’en ville. De même sur un terrain montagneux, contrairement à une route sans relief
- La charge transportée par la voiture : plus l’automobile est lourde, plus sa consommation sera élevée. Attention donc à ne pas la surcharger en bagages, coffre de toit ou porte-vélos
- Les conditions météo : l’utilisation du chauffage en hiver, ou de la climatisation en été va fortement jouer sur la consommation du véhicule, dont l’autonomie peut alors varier de plus ou moins 20%. De plus en plus de voitures électriques sont aujourd’hui équipées de sièges et volant chauffants qui permettent de ne pas avoir à chauffer l’intégralité de l’habitacle
- La manière de conduire : une conduite sportive, avec des accélérations fréquentes, des freinages brusques, des variations de vitesse, est non seulement dangereuse mais extrêmement consommatrice d’énergie pour une auto. Afin d’économiser la batterie, il faut privilégier la souplesse et l’anticipation : relâcher la pédale d’accélérateur à l’approche d’un ralentissement, démarrer en douceur. En plus d’assurer la sécurité et le confort de tous, vous gagnerez de précieux kilomètres d’autonomie en optant pour ce style de conduite
Finalement, c’est vous qui pourrez le mieux estimer l’autonomie réelle du véhicule qui vous intéresse, en fonction de votre usage (ville, route, autoroute) et de votre manière de conduire. La meilleure façon est de réserver un essai chez un concessionnaire pour se rendre compte des performances des véhicules.
L’éventail d’autonomie disponible parmi les voitures électriques devrait convenir à tous les usages, puisqu’on trouve déjà certains modèles atteignant près de 800 km d’autonomie, et quelques prototypes promettent même de rouler 1 000 km sans recharge.
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