Comment recharger sur une borne électrique sur autoroute ?

Encore rare il y a quelques années, les bornes de recharge électrique se démocratisent rapidement sur les aires de service pour faire face à la demande croissante des propriétaires de voitures électriques. Une dynamique également impulsée par le gouvernement qui souhaite que les près de 400 aires de service du réseau autoroutier français soient équipées à horizon 2023. 

Selon les données de l'Association des sociétés françaises d'autoroute (ASFA), 60 % des aires de service en France étaient équipées à fin juin 2022 avec en moyenne une station tous les 80 kilomètres et un total de près de 800 points de charge installés. Un chiffre qui devrait continuer de croître dans les mois et années à venir. 

Il y a deux façons de repérer les bornes de recharge électrique sur autoroute :

• Observer la signalétique. A l’annonce des aires de service, le logo d’une petite voiture avec une prise signifie la présence de bornes de recharge. 
• Consulter des applications dédiées à la recharge dont celle proposée par Ulys qui, grâce à un dispositif de filtrage, permet de facilement identifier les bornes rapides sur son chemin. 

Tout comme le fonctionnement d’une voiture électrique, l’utilisation d’une borne à charge rapide sur autoroute n’est pas très compliquée. 

Une fois la borne identifiée, il suffit de suivre les instructions affichées sur un petit écran numérique ou le côté de la borne. Certaines bornes vous demanderont de brancher la voiture avant de vous identifier, d’autres l’inverse. Tout dépend de l’opérateur et du matériel utilisé. 

Dans tous les cas, les bornes rapides disposent de câbles directement attachés, tout simplement pour une question de réglementation et de puissance. Vous constaterez d’ailleurs qu’il existe plusieurs types de connecteurs. Pour le marché européen, c’est la prise Combo CCS qui s’est imposée comme standard pour la charge rapide. A quelques rares exceptions, il équipe l’intégralité des nouveaux modèles de voitures électriques mis sur le marché.

Si toutes proposent une solution de paiement à l’acte, souvent sous la forme d’une appli mobile où vous pourrez payer par carte bancaire, la carte de recharge reste la façon la plus simple de les utiliser.

Une fois que vous souhaitez arrêter la charge de votre véhicule électrique, il suffit de vous identifier de nouveau avec votre carte ou de l’interrompre directement via l’écran de la borne. 

Contrairement aux zones urbaines et péri-urbaines où les bornes publiques peuvent être à charge lente ou accélérée, la quasi-totalité des bornes proposées sur les aires d’autoroutes sont dites à « charge rapide ». A haute, voire très haute puissance, elles permettent en général de récupérer 80 % d’énergie en 30 minutes environ, soit le temps d’un café ou d’une pause déjeuner sur la zone de service adjacente. 

En pratique, le temps de charge sur une borne rapide va varier en fonction de trois principaux facteurs :

• La puissance de charge délivrée par la borne rapide. Elle est à minima de 50 kW et peut grimper jusqu’à 350 kW
• La puissance de charge acceptée par la voiture. Rares sont les modèles à accepter plus de 300 kW de puissance. Souvent liée à la capacité de la batterie, la puissance de charge acceptée oscille en moyenne entre 100 et 150 kW sur les modèles dits « cœur de gamme ».
• La taille de la batterie : plus le réservoir est gros, plus longue sera la durée de charge théorique

La batterie restant un élément constitué de cellules chimiques, d’autres éléments peuvent faire varier la durée de charge. C’est notamment le cas de la température. Pour exploiter pleinement les capacités de recharge, la batterie doit être dans sa plage de température idéale. C’est la raison pour laquelle certains constructeurs, comme Renault ou Tesla, ont intégré un dispositif de préconditionnement de la batterie. Lorsque la navigation est activée vers une borne rapide, l’ordinateur de bord du véhicule électrique met la batterie à bonne température pour que la puissance délivrée sur la borne soit optimale. 

Le conseil Ulys : si vous n’avez pas encore achetéer votre voiture électrique, pensez à bien vérifier la puissance de la charge rapide, qui peut varier en fonction de la finition, mais aussi que le connecteur DC (courant continu) soit bien présent. S’il est désormais intégré de série sur la quasi-totalité des modèles du marché, il est parfois proposé en option. C’est notamment le cas chez Dacia avec la Spring.

Au même titre que les stations-services distribuant du carburant, plusieurs opérateurs se partagent le réseau de points de recharge rapide sur autoroute. On retrouve sans surprise certains distributeurs historiques tels que TotalEnergies, Shell ou BP mais aussi de nouveaux acteurs spécialisés.

Créée par un consortium de constructeurs, Ionity est aujourd’hui le plus connu. Fort d’un réseau de plus de 100 stations en France, dont une bonne partie déployée sur les aires d’autoroute, l’entreprise entend franchir le cap des 1 000 stations en Europe d’ici à 2025. Arrivée en 2021 en France, l’entreprise néerlandaise Fastned est également pionnière sur la thématique.

Dans cet écosystème, Tesla pourrait presque être considéré comme un cas à part. Longtemps réservés aux seuls propriétaires de la marque, les superchargeurs Tesla s’ouvrent peu à peu aux modèles concurrents. Le fonctionnement des bornes Tesla est toutefois très spécifique et impose une authentification par l’application du constructeur. 

Compte tenu des fluctuations importantes du marché de l’énergie et de la disparité des tarifications, nous nous abstiendrons de communiquer des chiffres précis. Ce qu’il faut retenir, c’est que les bornes de recharge sur les autoroutes peuvent reposer sur deux modes de facturation : à la minute ou en énergie délivrée (kWh). 

Il peut également y avoir des différences de tarifs en fonction de la puissance de la borne électrique. D’où l’intérêt de choisir le bon point de charge. Si votre voiture électrique ne peut pas charger au-delà de 50 kW de puissance, il ne sert à rien de payer plus cher en vous branchant sur une borne de 350 kW.