L'autonomie
L’autonomie des voitures électriques : comment ça marche ?
L’autonomie désigne la distance maximale que l’on peut parcourir avec sa voiture électrique sans avoir besoin de s’arrêter à une borne de recharge. Elle est exprimée en nombre de kilomètres par les constructeurs. C’est souvent le critère numéro 1 pour les futurs acheteurs d’un véhicule électrique.
Celle-ci dépend essentiellement de la capacité de la batterie, qui peut varier de 15 kWh à 100 kWh. Plus elle est importante, plus vous pourrez rouler longtemps sans recharge. Les voitures électriques dotées d’une petite batterie auront ainsi une autonomie plus faible.
La capacité de la batterie est l’équivalent de la capacité du réservoir pour les voitures thermiques.
Combien de kilomètres les voitures électriques tiennent-elles sans recharge ?
L’autonomie des voitures électriques varie en moyenne de 150 kilomètres à plus 600 kilomètres (pour les batteries à forte puissance, qui atteignent 100 kWh) selon les modèles.
Pour la calculer, deux éléments sont à prendre en compte :
- La capacité de la batterie
- La consommation du véhicule, par exemple, 15 kWh pour 100 kilomètres parcourus. Cette donnée est généralement fournie par les constructeurs
Comment calculer l’autonomie d’une voiture électrique ?
Exemple avec un modèle de voiture équipée d’une batterie de 52 kWh et qui consomme 15 kWh au 100 kilomètres :
52 kWh (la capacité de la batterie) / 15 (la consommation moyenne pour 100 km) X 100
= 346 kilomètres
Ces chiffres permettent de se faire une idée de l’autonomie. Mais en pratique, d’autres facteurs ont un impact sur le véhicule électrique.
Autonomie annoncée versus autonomie réelle
L’autonomie annoncée, c’est celle que les constructeurs indiquent. L’autonomie réelle est le nombre de kilomètres dont vous disposerez “en pratique”, et qui dépendra notamment de votre manière de conduire, de la route empruntée, des conditions climatiques.
L’autonomie annoncée : le WLTP
L’autonomie des voitures électriques est déterminée par la norme WLTP (qui signifie procédure d'essai mondiale harmonisée pour les véhicules légers). Il s’agit d’une norme européenne qui permet de mesurer l’autonomie électrique des véhicules (mais aussi la consommation de carburant pour les voitures essence). Le WLTP propose un ensemble de tests afin d’évaluer la consommation d’énergie et l’autonomie des modèles électriques mis sur le marché.
Le véhicule est soumis à un parcours pendant 30 minutes, avec des changements d’allure, quelques arrêts, des variations de température mais aussi de route (urbain et non urbain).
Le résultat du test est généralement conforme à la réalité, mais il s’agit d’un “parcours standard” : le test est réalisé sur un parcours sans relief, avec des conditions météo tempérées (14 à 23°), à une vitesse modérée, et suivant un mode de conduite qui a tendance à limiter la consommation.
Ainsi, lorsqu’on lit qu’un véhicule a une autonomie de 400 kilomètres WLTP, il faut avoir en tête qu’il ne s’agit pas d’une autonomie “réelle”.
L’autonomie réelle
C’est l’autonomie de la voiture dans des conditions réelles de conduite. Celle-ci dépend de plusieurs facteurs :
- Le style de conduite
- La route empruntée
- Les conditions météo
Le style de conduite : un automobiliste qui a une conduite sportive, c’est-à-dire qui accélère fréquemment, et fait beaucoup varier la vitesse de sa voiture verra l’autonomie de son véhicule fortement impactée (elle peut varier d’environ 10% d’une conduite à l’autre). De la même manière, plus vous roulez vite, plus vous consommerez de batterie.
C’est pourquoi le type de route empruntée est aussi un facteur à prendre en compte pour estimer l’autonomie d’une voiture. Contrairement à une voiture thermique, un véhicule électrique consomme plus d’énergie sur l’autoroute qu’en ville. De même, un terrain montagneux, escarpé (en montagne par exemple) nécessitera plus d’énergie qu’une route sans relief.
Ainsi, une voiture dotée d’une batterie de 50 kWh pourra parcourir environ 350 kilomètres en milieu citadin. Mais on estime qu’à 130 km/h sur l’autoroute, son autonomie passera à 200 kilomètres environ.
Dans le cas où vous vous retrouviez avec très peu de batterie, afin d’économiser l’énergie qu’il reste, réduisez votre allure. Cela vous permettra d’économiser des kilomètres.
Les conditions météo : en hiver, le froid a de fortes chances d’impacter la batterie de votre voiture. Surtout que le chauffage est particulièrement gourmand en énergie. Et tout comme la climatisation en été, il peut faire varier l’autonomie du véhicule de plus ou moins 20 %.
Des sièges ou des volants chauffants, moins énergivores, sont aujourd’hui fréquemment mis en place par les constructeurs car ils permettent de moins consommer.
Concrètement : prenons l’exemple d’une voiture citadine (de type Renault Zoé 50 KwH) avec un cycle WLTP de 395 kilomètres. A 130 km/h sur l’autoroute, son autonomie réelle sera d’environ 200 kilomètres. En revanche, en milieu exclusivement citadin (là où les véhicules électriques consomment le moins), elle peut être tout à fait conforme aux 395 km annoncés.
Il faut aussi avoir en tête que la batterie des voitures électriques sera moins efficace au fil des années (comme votre smartphone ou votre ordinateur portable). Généralement, la batterie perd environ 10 à 15 % d’autonomie par tranche de cinq ans. Ensuite, l’usure a plutôt tendance à ralentir.
Pour optimiser la durée de vie de votre batterie, il est conseillé de maintenir un niveau de charge entre 20 % et 80 %.
Conseils pour économiser l’autonomie de sa voiture : l’éco-conduite
Votre manière de conduire est étroitement liée à l’autonomie de votre véhicule. En adoptant l’éco-conduite, vous économiserez des kilomètres, en plus de préserver la bonne santé de la batterie et donc de la voiture. Alors quelles sont les techniques à privilégier ?
Opter pour une conduite souple :
Démarrer en douceur
Anticiper les freinages
Eviter les accélérations brusques
La règle, c’est donc l’anticipation.
Lever le pied pour activer le frein régénératif. Les phases de freinage doux et de décélération (dans une pente par exemple) permettent de récupérer de l’énergie tout en continuant à conduire. Ce phénomène est uniquement possible sur des voitures électriques : en levant le pied, le moteur électrique n’est plus sollicité mais la voiture continue cependant de rouler. Le moteur se transforme ainsi en générateur et recharge la batterie.
Surveiller sa vitesse. C’est la vitesse qui va le plus jouer sur la quantité d’énergie dépensée. Passer de 130 km/h à 110 km/h sur l’autoroute fera certes passer un peu plus de temps à rouler (de l’ordre de quelques minutes), mais vous permettra de gagner environ 80 kilomètres. Pour ne pas avoir le nez sur le compteur de vitesse, n’hésitez pas à activer votre régulateur.
Utiliser le chauffage ou la clim à bon escient. À noter que de plus en plus de véhicules disposent d’un système permettant de programmer l’allumage du chauffage. Vous pouvez ainsi préchauffer votre voiture pendant qu’elle se recharge.
Ne pas surcharger sa voiture. Un porte-vélos à l’arrière ou un coffre de toit feront consommer plus d’énergie à votre voiture. De même à l’intérieur du véhicule : plus vous le chargerez, plus la voiture sera lourde et nécessitera de l’énergie.
Vérifier la pression des pneus. Tout comme sur une voiture thermique, un bon gonflage des pneus avant de prendre la route limite la sur-consommation d’énergie de votre voiture. Il permet non seulement d’avoir une bonne tenue de route, mais aussi de prévenir une usure trop rapide.
Le mode éco, un allié pour l’autonomie
La plupart des véhicules proposent un mode “éco” qui intervient sur plusieurs éléments de la voiture et la rend ainsi plus autonome. En pressant un simple bouton sur le tableau de bord, ce mode limite par exemple la puissance du moteur (ce qui est particulièrement utile lorsque vous roulez en ville), régule le chauffage et la climatisation, et permet ainsi de se rapprocher de l’autonomie WLTP.
Le futur de l’autonomie
Faire un Lille-Marseille sans recharger sa voiture ? Ce n’est pas encore possible.
Actuellement, plusieurs marques automobiles annoncent des autonomies allant de 600 à 700 kilomètres. C’est notamment le cas de Tesla et son Model 3 qui atteint 614 kilomètres sans recharge. Ou la BMW xDrive50 et ses 630 kilomètres annoncés. L’allemand Mercedes a également commercialisé son modèle EQS promettant plus de 700 kilomètres.
Bien sûr, pour ces modèles, les prix s’envolent et atteignent facilement 100 000 euros pour les plus haut de gamme (à ces prix là, il n’est d’ailleurs pas possible de profiter du bonus écologique).
Il sera peut-être bientôt possible de disposer de modèles capables de tenir 1 000 kilomètres en une seule charge, puisque Mercedes a présenté un prototype qui devrait atteindre les 1 000 kilomètres d’autonomie. Par ailleurs, la firme ONE a même annoncé avoir testé une batterie installée dans une Tesla Model S capable de rouler 1 200 kilomètres.
Choisir un modèle adapté à ses besoins
Aujourd’hui, 80% des automobilistes français parcourent moins de 50 kilomètres par jour. Cela signifie que l’autonomie de la plupart des véhicules électriques est suffisante.
Si vous roulez principalement en ville, préférez une citadine à une voiture lourde, volumineuse et qui sera très consommatrice d’énergie.
Si vous avez de longs trajets à effectuer régulièrement, il sera bien entendu important d’avoir une voiture robuste disposant d’une bonne autonomie. Par ailleurs, les bornes de recharge rapide vous permettront d’effectuer vos trajets en toute tranquillité. Surtout, elles sont de plus en plus nombreuses sur les aires d’autoroute. Les plus puissantes d’entre elles permettent de recharger sa voiture à 80% en moins d’1 heure.
L’application Ulys vous permet de localiser les bornes présentes sur votre itinéraire (en ville, ou sur l’autoroute) adaptées à votre véhicule. Elle vous évite ainsi d’avoir à chercher des bornes de recharge et de dépenser inutilement de la batterie.
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